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La tribu kalironos

vos deux serviteurs deguises en Yemenites


Thot: Egyptian god of justice and divination
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transumance
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10 Saturday May 2003


Apres six mois passes au bord des vagues salées et des ruines du paradis, nous avons transumé vers les crêtes et leurs habitants, les crétins. Au-delà du jeu de mot facile et de l'image que veulent en donner les adénites tombés sous leur joug, le sana'anite se distingue au premier coup d'oeil par son goût quelque peu incertain en matière d'habillement.
Kalchnikov en bandoullière, le sourire discret et l'oeil inquisiteur, la joue droite luisante et la veste de costume usée au coude, il peut se réveler tour a tour effrayant et attachant. Coutumier des rigueurs de la vie mais sensible aux attraits de la modernité, il cultive les contradictions jusque sur sa ceinture ouvragée où brillent fièrement une jambia ornée, un pistolet luisant et une téléphone portable flambant neuf. Il est heureux que ce dernier soit l'objet qu'il dégaine le plus souvent, en tout cas en journée.

Autant à Aden, il m'était possible de passer inaperçu en portant une longue jupe chamarée et une serpillière sur la tête, la tâche semble ici insurmontable. Il faut d'abord revêtir une longue robe blanche, la couvrir d'un blazer coupe années soixante-dix puis endosser une chale poussiereux, de préférence assorti à la robe. Pour la ceinture, vous avez déjà une idée et pour les chaussures, n'importe quoi fera l'affaire avec une préference pourtant pour le soulier fermé, à bout pointu, porté sans chaussettes. Il existe bien sur des variantes comme en témoigne la photo de gauche, version tribale du meilleur de la mode yéménite.

Pour les femmes, ne connaissant pas ce qui se passe sous les longues robes noires dont elles se recouvrent presque entièrement, je ne pourrais que vous entretenir des légères et subtiles variations qui sont visibles à Sana'a. Tout d'abord, le costume traditionnel porté essentiellement par les femmes agées est constitué d'une longue pièce de toile trés colorée dans laquelle elles s'enroulent de la tête aux pieds. Leur visage est parfois dissimulé par une pièce de tissu noir parsemé de motifs concentriques rouges et blancs, le tout formant une vision plutôt psychédélique voire carrément chamanique.

En ce qui concerne le reste des femmes locales, les variations se limitent à la longueur et à la coupe de l'épaisse étoffe noire qui les recouvrent. Ajoutez à cela l'éventuel port de gants recouvrant la quasi-totalité des bras ainsi que de collants opaques pour couvrir les pieds et vous avez une bonne idée d'une mode vestimentaire dont on a peine à imaginer qu'elle puisse avoir court dans un pays où les températures diurnes approchent les 30° degrés, sans mentionner Aden et ses 80% d'humidité en été.

Habituellement renfermé mais amical, le sana'anite a mal vécu la faible résistance de ses frêres baghdadites. Par dépit de ne pas leur voir infliger une retentissante défaite à l'envahissant et encombrant allié en pointillé du gouvernement yéménite, mais aussi peut-être par peur d'être le prochainn à subir les foudres des fau(vrais)cons texans. Du coup, malgré mon teint basané, ma taille moyenne et certaines concessions faites au niveau vestimentaire, j'ai rencontré lors de notre arrivée quelques réactions ouvertes d'hostilité qui témoignaient plus d'un sentiment d'humiliation que d'un véritable sentiment d'aggressivité. Aujourd'hui, l'on peut à nouveau tranquillement déambuler dans les rues sinueuses de la vieille ville et de son souq débordant de vie sans craindre d'être insulté d'américain.

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