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Montagnes de terrasses

les maontagnes du Harraz


Thot: Egyptian god of justice and divination
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Le cheval et le serpent
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27 Sunday April 2003


La démocratie au Yémen est un jeu auquel les enfants participent. La premiére régle consiste à monter au sommet d'édifices en vue de les recouvrir de dessins symbolisant l'essence du message de chaque parti. Le parti au pouvoir, fort d'une armada d'artistes en herbe, occupe à ce jeu le haut du pavé et le cheval cabrant ses pattes avant, image inspirant force et mouvement, orne jusqu'au sommet des montagnes du Harraz. En choisissant celle du soleil montant, le parti officiel d'opposition a pourtant choisi une image tout aussi évocatrice et nettement plus facile à réaliser qu'un destrier hénissant. Toutefois, dans un pays où la pluie est la source de toute culture, le parti islamiste s'est peut-être trompé de canasson pour tenter de symboliser le renouveau.

Cela aussi les habitants des dentelles rocheuses qui séparent la capitale de la bande de sable qui borde la mer Rouge le savent bien. Cela fait des générations que leur sort dépend des largesses du ciel et de la partimonie de leur utilisation. A dos d'âne où de femmes, il faut remonter le précieux liquide depuis sa source chtonienne jusqu'aux fiers hameaux perchés aux flancs des montagnes. Chaque jour apporte son lot de montées et de descentes en rythme avec la course du soleil. Source de vie ce dernier est également celui qui la désèche par son rayonnement implacable. Pour contrer son action dévastatrice, seules les lourdes charges d'eau montées jusqu'au habitations et aux cultures á dos d'ânes ou au sommet des corps fiérement dressèes des femmes sont un reméde efficace. Le mouvement que les hommes de générations successives ont su imprimer au tracé même de ces montagnes devenues au fils des ans de véritables dentelles de terrasses pour les cultures renvoie également plus à l'image fiére que dégage le cheval cabré qu'à celle plus implacable et inaccessible que leur évoque peut-être l'idéal de vie prône par le parti s'appuyant sur une rhétorique religieuse à laquelle les montagnards indépendants mais humbles ne sont que peu réceptifs. Les mosquées bien que présentes en aussi grand nombre que dans d'autres endroits du pays semblent toutefois plus discrêtes qu'ailleurs au contraire des écoles récentes dont les murs témoignent de l'active et effective campagne du parti au pouvoir dans cette contrée. Il arrive également que le soleil ne distille qu'avec partimonie ses rayons régénérateurs, tant sont fréquents les nuages de brume qui peuvent en quelques instant réduire la visibilité à quelques mètres. C'est ainsi qu'à l'issue de deux journées successives de marche, ponctuées de larges bandes de ciel bleu et de nappes de nuages opaques, nous avons été privés de coucher de soleil par un mur blanc, filandreux et humide, réservant aux premières lueurs du soleil matinal la vue des paysages grandioses.

Avec le matin et les premiers rayons du renouveau solaire, c'est le cortége des gardiennes des montagnes qui reprend son labeur quotidien. Les femmes d'ici ont un coût dont peu d'hommes peuvent s'acquitter mais la valeur de leur travail quotidien rècompense leur heureux bènèficiaire au centuple de son investissement. Parcourant la montagne en tout sens pour ramener de l'eau au village, couper du bois ou ramasser des herbes pour le bétail, aprés s'être levée á l'aube pour préparer le ravitaillement d'une tripotée de bambins dégueunillés dont elle est bien souvent l'unique génitrice, on la voit parfois deci-delà bêchant une terrasse, terrassant une montagne de linge sale ou dèplaçant quelques pierres, quelle que soit la profondeur de ses rides ou la jeunesse de ses frêles formes. C'est vous dire son étonnement de voir des randonneurs arpenter ces abruptes montagnes pour le plaisir. Lorsqu'elles sont indisponibles ou malades, c'est de la fenêtre de la forteresse qui leur sert de demeure qu'elles hurlent des ordres à la marmaille qui s'agite lentement en bas, plus intéressés par le groupe de randonneurs qui passe à proximité que par le pâturage des frêles chèvres ou des maigres vaches dont la conduite leur incombe.

Plusieurs noms de villages du Harraz commencent par le mot bayt qui signifie en arabe maison, suivi du prénom de l'individu qui en est présumablement à l'origine. C'est dans une de celle-ci que nous nous sommes arrêtés aprés 8 heures de marche. Il y a quelques temps de cela un homme s'y installait avec sa femme. Deux générations plus tard c'est un village de cent personnes d'une même famille qui y résident. C'est dire l'activité des femmes de la région dont je serai en peine de vous conter l'attractivité car leur beauté est un secret bien gardé et leur voile ne tombe de leur visage qu'une fois celle-ci disparue à jamais. Profitant de leur repos nocturne, d'avides individus tentent parfois de s'emparer du fruit de leur labeur. Pour parer à ces larcins, une miriade de minuscules baraquements protègent les terrasses recouvertes d'arbres touffus et des gardiens, parfois haut comme trois pommes veillent la nuit armés de chiens, de lampes torches et de l'indispensable kalachnikov. Au premières heures de la nuit nous avons donc pu observer, silencieux, les signaux lumineux qu'ils s'envoient pour prévenir d'une intrusion ou avertir de leur absence momentanée, alors qu'aux flancs des montagnes, seules quelques guirlandes lumineuses percent la nuit noire et son manteau d'étoiles.

Pour finir ce voyage dans les montagnes yéménites et leur démocratie imagée, nous sommes rentrés à Sana'a à bord d'un de ces taxis collectifs poussant aux bout de leurs ressources des break peugeot 305 conduisant parfois jusqu'à douze passagers au mépris de toutes les consignes de sécurité que le bons sens normalement enseigne. Armé d'un klaxon rugissant, d'un bon sac de qat et d'une double ration d'inconscience, il nous a conduit si vite à bon port que j'ai presque l'impression d'avoir vécu un rêve au cour de ces dernières soixante-douze heures. Heureusement, mes jambes lourdes pourront me rappeler pendant encore quelques jours que j'ai eu le privilège d'entreaperçevoir un des trésors de l'arabie heureuse. La démocratie au Yémen est un jeu auquel les enfants participent. La premiére régle consiste à monter au sommet d'édifices en vue de les recouvrir de dessins symbolisant l'essence du message de chaque parti. Le parti au pouvoir, fort d'une armada d'artistes en herbe, occupe à ce jeu le haut du pavé et le cheval cabrant ses pattes avant, image inspirant force et mouvement, orne jusqu'au sommet des montagnes du Harraz. En choisissant celle du soleil montant, le parti officiel d'opposition a pourtant choisi une image tout aussi évocatrice et nettement plus facile à réaliser qu'un destrier hénissant. Toutefois, dans un pays où la pluie est la source de toute culture, le parti islamiste s'est peut-être trompé de canasson pour tenter de symboliser le renouveau. Cela aussi les habitants des dentelles rocheuses qui séparent la capitale de la bande de sable qui borde la mer Rouge le savent bien. Cela fait des générations que leur sort dépend des largesses du ciel et de la partimonie de leur utilisation. A dos d'âne où de femmes, il faut remonter le précieux liquide depuis sa source chtonienne jusqu'aux fiers hameaux perchés aux flancs des montagnes. Chaque jour apporte son lot de montées et de descentes en rythme avec la course du soleil. Source de vie ce dernier est également celui qui la désèche par son rayonnement implacable. Pour contrer son action dévastatrice, seules les lourdes charges d'eau montées jusqu'au habitations et aux cultures a dos d'ânes ou au sommet des corps fiérement dressèes des femmes sont un reméde efficace. Le mouvement que les hommes de générations successives ont su imprimer au tracé même de ces montagnes devenues au fils des ans de véritables dentelles de terrasses pour les cultures renvoie également plus à l'image fiére que dégage le cheval cabré qu'à celle plus implacable et inaccessible que leur évoque peut-être l'idéal de vie prône par le parti s'appuyant sur une rhétorique religieuse à laquelle les montagnards indépendants mais humbles ne sont que peu réceptifs. Les mosquées bien que présentes en aussi grand nombre que dans d'autres endroits du pays semblent toutefois plus discrêtes qu'ailleurs au contraire des écoles récentes dont les murs témoignent de l'active et effective campagne du parti au pouvoir dans cette contrée. Il arrive également que le soleil ne distille qu'avec partimonie ses rayons régénérateurs, tant sont fréquents les nuages de brume qui peuvent en quelques instant réduire la visibilité à quelques mètres. C'est ainsi qu'à l'issue de deux journées successives de marche, ponctuées de larges bandes de ciel bleu et de nappes de nuages opaques, nous avons été privés de coucher de soleil par un mur blanc, filandreux et humide, réservant aux premières lueurs du soleil matinal la vue des paysages grandioses. Avec le matin et les premiers rayons du renouveau solaire, c'est le cortége des gardiennes des montagnes qui reprend son labeur quotidien. Les femmes d'ici ont un coût dont peu d'hommes peuvent s'acquitter mais la valeur de leur travail quotidien rècompense leur heureux bènèficiaire au centuple de son investissement. Parcourant la montagne en tout sens pour ramener de l'eau au village, couper du bois ou ramasser des herbes pour le bétail, aprés s'être levée à l'aube pour préparer le ravitaillement d'une tripotée de bambins dégueunillés dont elle est bien souvent l'unique génitrice, on la voit parfois deci-delà bêchant une terrasse, terrassant une montagne de linge sale ou dèplaçant quelques pierres, quelle que soit la profondeur de ses rides ou la jeunesse de ses frêles formes. C'est vous dire son étonnement de voir des randonneurs arpenter ces abruptes montagnes pour le plaisir. Lorsqu'elles sont indisponibles ou malades, c'est de la fenêtre de la forteresse qui leur sert de demeure qu'elles hurlent des ordres à la marmaille qui s'agite lentement en bas, plus intéressés par le groupe de randonneurs qui passe à proximité que par le pâturage des frêles chèvres ou des maigres vaches dont la conduite leur incombe. Plusieurs noms de villages du Harraz commencent par le mot bayt qui signifie en arabe maison, suivi du prénom de l'individu qui en est présumablement à l'origine. C'est dans une de celle-ci que nous nous sommes arrêtés aprés 8 heures de marche. Il y a quelques temps de cela un homme s'y installait avec sa femme. Deux générations plus tard c'est un village de cent personnes d'une même famille qui y résident. C'est dire l'activité des femmes de la région dont je serai en peine de vous conter l'attractivité car leur beauté est un secret bien gardé et leur voile ne tombe de leur visage qu'une fois celle-ci disparue à jamais. Profitant de leur repos nocturne, d'avides individus tentent parfois de s'emparer du fruit de leur labeur. Pour parer à ces larcins, une miriade de minuscules baraquements protègent les terrasses recouvertes d'arbres touffus et des gardiens, parfois haut comme trois pommes veillent la nuit armés de chiens, de lampes torches et de l'indispensable kalachnikov. Au premières heures de la nuit nous avons donc pu observer, silencieux, les signaux lumineux qu'ils s'envoient pour prévenir d'une intrusion ou avertir de leur absence momentanée, alors qu'aux flancs des montagnes, seules quelques guirlandes lumineuses percent la nuit noire et son manteau d'étoiles. Pour finir ce voyage dans les montagnes yéménites et leur démocratie imagée, nous sommes rentrés à Sana'a à bord d'un de ces taxis collectifs poussant aux bout de leurs ressources des break peugeot 305 conduisant parfois jusqu'à douze passagers au mépris de toutes les consignes de sécurité que le bons sens normalement enseigne. Armé d'un klaxon rugissant, d'un bon sac de qat et d'une double ration d'inconscience, il nous a conduit si vite à bon port que j'ai presque l'impression d'avoir vécu un rêve au cour de ces dernières soixante-douze heures. Heureusement, mes jambes lourdes pourront me rappeler pendant encore quelques jours que j'ai eu le privilège d'entreaperçevoir un des trésors de l'arabie heureuse.

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